Passion
en mouvement
De l’horloge comtoise à la montre, en passant par les
pendules et les réveils, 500 visiteurs ont traqué les mouvements rares ce
week-end à Algolsheim. Photos DNA – Nicolas Pinot
-
Rares en France, les bourses d’échange d’horlogerie pourraient connaître un
regain d’intérêt dans les années à venir. Ayant doublé le nombre d’exposants et
de visiteurs, la 2 e édition de l’« Horloge Troc » d’Algolsheim en est un
parfait exemple.
Les manifestations sont plus nombreuses en Franche-Comté, creuset de
l’horlogerie française, mais la bourse d’Algolsheim tend à se frayer une bonne
place sur le calendrier des bourses horlogères françaises.
Pourquoi Algolsheim ? Si son maire André Sieber en est l’organisateur avec
l’amicale des jeunes sapeurs-pompiers de la commune, l’homme n’en est pas moins
un fervent amateur d’horloges comtoises, aux multiples savoir-faire puisque les
mouvements – bien souvent très anciens – exigent une maintenance fort pointue.
« Je restaure en autodidacte, indique André Sieber, qui a commencé d’abord
à se consacrer aux petits pendules. C’est un travail manuel, mais aussi et
surtout intellectuel. »
D’autant qu’il s’intéresse de près à l’aspect historique des objets, comme
la signification des gravures. Ces dernières ornent bien souvent le balancier,
le couronnement (cadre de la pendule) ou sont taillées dans le « coffre » en
sapin pour les plus humbles, en merisier ou noyer pour les plus nobles.
Et sur les pendules « de cheminées », des bustes rendent généralement
hommage à des personnages historiques et locaux.
« Beaucoup de jeunes
vont travailler en Suisse »
Quant à la mécanique de précision, elle a très peu de secrets pour Guy
Petit, brucelles à la main (petite pince), micros (loupe) rivé à l’œil gauche.
Le Franc-Comtois est maître-horloger : « Je donne des cours de formation
dans des organismes spécialisés dans l’horlogerie. »
Le domaine est tout sauf élitiste : « Nous manquons cruellement de
formateurs, face à une surcharge de demande. Beaucoup de jeunes vont travailler
en Suisse ensuite. » Vaste et valorisant, le secteur bouge beaucoup en ce
moment, avec un nombre croissant de bourses et de centres de formation.
À Algolsheim, Guy Petit a apporté quelques montres de sa fabrication, dont
une déjà « vintage », montre digitale des années 70 « à chiffres à diodes »,
ainsi que de l’outillage spécifique comme un charmant « outil à replanter les
roues » toujours usité mais dont la conception demeure inchangée depuis six
siècles…
Bilan très prometteur pour la bourse d’Algolsheim qui, mêlant habilement la
collection, la technique et l’histoire, a su attirer un public conséquent venu
de Suisse, d’Allemagne, du Jura ou du Lot. Avec 20 stands et près de 500
visiteurs, la manifestation a doublé les chiffres de la première édition.
par Nicolas Pinot, publié le
19/03/2012 à 18:17
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